LHM

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Les lacs de haute montagne étaient les refuges de biodiversités historiques voir préhistoriques. Ces biodiversités sont fragiles car localisées dans des écosystèmes aux paramètres extrêmes. La belle saison est courte en haute montagne et tout était organisé sur ce schéma temporel pour survivre. Peu de production de nourriture, beaucoup de besoins énergétiques pour résister aux grands froids, les êtres vivants des LHM se sont adaptés depuis des millions d’années à ces conditions extrêmes et aux nombreux changements climatiques depuis la nuit de notre temps.

Mais…depuis le Moyen-Age, voir l’époque Romaine, les bergers ont introduit dans ces lacs des salmonidés pour se nourrir pendant les estives des troupeaux de moutons, vaches en alpages. Ces poissons, les alevinages plus récents (en hélicoptère…) empiriques sans études d’impacts préliminaires ont détruit les espèces endémiques (oeufs d’amphibiens, de crustacés, d’insectes aquatiques) Ils ont accentué l’enrichissement des lacs en nutriments provoquant eutrophisation en période actuelle de dérèglement climatique.

Ces salmonidés ont généré des écosystèmes déstabilisés devenus déserts de biodiversité. Il a fallu alors introduire de la nourriture pour qu’ils puissent survivre, passer les hivers rigoureux ou plus simplement les pêchers avec des appâts vivants. Apparait alors le sur-tourisme pêche qui utilise des poissons fourrages comme vifs et les déversent dans les lacs après la partie de pêche. Ces contaminations en poissons fourrages (vairons, goujons, gardons, loches, rotengles, chevesnes…dans les lacs alpins et des Pyrénées) ont dévoré tout ce qui restait en terme de biodiversité endémique. Les proliférations des vairons ont éliminé les insectes aquatiques, les espèces zooplanctoniques provoquant alors la prolifération des algues phytoplanctoniques qui profitent du réchauffement climatique, de l’absence de leurs prédateurs et des enrichissements en nutriments. Certains lacs complètement déstabilisés virent au vert laiteux des blooms de phytoplancton.

Les espèces introduites ont également véhiculé des pathogènes (virus, bactéries) responsables d’épidémies majeures comme des maladies infectieuses chez les amphibiens endogènes.

La gestion halieutique sans étude scientifique préliminaires, la sur-pêche de loisir, la surfréquentation touristique du tourisme de masse, le sur-pastoralisme d’écosystèmes fragiles sont destructeurs des biodiversités de haute montagne. Le sur-tourisme, le sur-élevage alpin engendrent des pollutions organiques et inorganiques par négligences par a-culturismes écologiques, par profits rapides, par manque de coordination de communication des décideurs locaux, par décisions et paris politiques peu respectueux de la Nature.

Les eaux des LHM sont maintenant polluées par les cyanobactéries, les perturbateurs endocriniens des crèmes solaires, les lessives et produits de vaisselle, les plombs des pêcheurs, les nano-fibres des vêtements de montagne, des mégots (un mégot pollue 1000 litres d’eau ou 1m3 de neige en libérant 250 toxiques dont 50 cancérigènes), les farts de ski, les pesticides, les insecticides, les fongicides, tous ces polluants mondiaux portés par les vents, les pluies, les neiges, par les fèces, les urines, les dérivés médicamenteux des êtres humains, des trop nombreux troupeaux de moutons, de vaches, les déchets laissés sur place, par les randonneurs, les baigneurs qui piétinent tout etc…

La montagne extrême devient sale par incivisme et a-culturisme écologique. Le dérèglement climatique, les pluies, les neiges plastiques, les radionucléides Tchernobyliens accentuent les pressions négatives sur ces écosystèmes fragiles. Les animaux endogènes qui résistent ont de plus en plus de difficultés à s’habituer aux rapides dérèglements climatiques et à leurs effets collatéraux.

Si la biofaune des LHM souffre, les habitants qui habitent la montagne depuis des générations souffrent aussi de l’emballement de ces changements rapides. Des polémiques naissent dans les alpages. Contre ou pour le sur-tourisme, contre ou pour le sur-pastoralisme, contre ou pour la chasse, la pêche au coeur des parcs nationaux, contre ou pour le loup…. La montagne a du mal à s’habituer aux dérèglements climatiques comme aux dérèglements sociaux économiques de notre époque. Ecolo, éleveurs, agriculteurs, touristes, pêcheurs, chasseurs, scientifiques ont aussi du mal à communiquer, à s’entendre: c’est un peu la zizanie ignorée par les transhumances estivales et excessives du monde citadin vers la haute montagne, citadins majoritairement en quête de plaisirs rapides et superficiels.

La pêche pose problème dans le coeur du parc national du Mercantour. On reproche aux pêcheurs de piétiner les abords des lacs, de déstabiliser les écosystèmes en oubliant que ces mêmes pêcheurs qui paient un droit de l’eau sont les premières sentinelles en cas de pollutions ou d'incivisme. On ne dit rien aux plusieurs milliers de randonneurs en été qui piétinent encore plus les berges des lacs avec leurs batons sans embout plastique, qui laissent leurs déchets, qui emmènent leurs chiens malgré les interdictions (vu à plusieurs reprises cet été au bord du lac du Lauzanier fréquenté l’été par 43000 visiteurs!!!!), qui campent et font du feu et qui se baignent couvert de crème (la baignade est autorisée en LHM: pourquoi???) en laissant des perturbateurs endocriniens qui tuent plus de poissons que les mouches artificielles des pêcheurs.

Il y a une sur-balnéarisation des espaces lacustres de montagne (lacs, torrents, canyons, rivières) avec des gens qui font du bruit, allument des feux, organisent des soirées arrosées et bruyantes. Ce public se comporte comme à la plage et communique leurs méfaits sur les réseaux sociaux!!!! Ces réseaux sont les poisons de la montagne. Cet été, le lac du Lauzanier était un vrai boulevard de fêtards bruyants, arrogants, inciviques. Il y a un laxisme de surveillance, de contrôle et de répression autour de ce lac sentinelle. C’est simplement scandaleux et outrageux pour la Nature.

Un demi million de visiteurs fréquentent le parc national du Mercantour chaque année. Les pêcheurs représentent un millième de cette fréquentation pendant seulement trois mois par an.…

On priorise alors la loi du nombre celle des randonneurs qui représentent par exemple 99% de la fréquentation touristique en alpage dans la zone du Lauzanier. Ces visiteurs profitent des espaces aquatiques et ne paient pas un droit de l’eau ou permis de pêche. Mais les pêcheurs qui représentent 1% de ces visiteurs, qui paient un droit de l’eau pour la protection et la restauration des écosystèmes aquatiques, se voient reprocher la déstruction de ces écosystèmes??? On laisse courir les 99 autres % sans contrôle ni paiement de taxes sur l’eau: pourquoi? Pourquoi ne pas faire payer un droit de l’eau comme aux pêcheurs, aux baigneurs en rivière, en lac, aux canyonneurs, aux rafteurs, aux hydro-speeders, aux kayakistes, au tourisme de masse aquatique qui utilise l’eau à des fins ludiques et souvent destructives..??? L’argent récupéré permettrait de réhabiliter les écosystèmes détruits par la sur-balnéarisation.

Le Parc National du Mercantour sent le vent de la colère arriver et décrète des actions qui sembleraient dériver vers des conciliations basées sur des études scientifiques intercomparatives.

Trois lacs sentinelles du parc national du Mercantour (dont le lac du Lauzanier) sont étudiés sur du long terme pour optimiser les gestions halieutiques en période de dérèglements climatiques mais rien n’est réellement envisagé pour canaliser la sur-fréquentation estivale, la sur-balnéarisation, ses impacts ainsi que les impacts des pollutions cocktails, sournoises et éternelles (plastiques, fibres, TFA, crèmes, radionucléides 137Cs etc.) associées aux acidifications des eaux (CO2+H2O=H2CO3) par dépôts de dioxide de carbone en excès dans l’atmosphère d’altitude.

Quant à la pêche des directives sont écrites et ne satisfont pas tous les partis: https://www.mercantour-pa...printable/print Je vous conseille de lire ce texte en détails et les commentaires des différents acteurs en montagne. C’est intéressant de découvrir les différents points de vue des acteurs en montagne.

L’union fait la force. Les alpages ne peuvent plus être gérés comme avant ni comme maintenant. La conciliation, le progrès des recherches, les solutions pragmatiques, les contrôles fréquents et les repressions rapides sont indispensables pour préserver les écosystèmes fragiles. Mais il faut se dépêcher car toute cette zizanie en alpage risque de nous faire perdre la mémoire de notre temps.

Le lac de haute montagne était un de ses derniers refuges. Essayons de garder sa mémoire dans nos coeurs.

Je vous conseille de surfer sur les liens suivants pour plus d’informations sur les suivis scientifiques des LHM, des stress les menaçant, du civisme écologique à adopter et de lire le document suivant notamment les pages 30 à 35 avant de vous aventurer en LHM: https://www.calameo.com/r...358a4601?page=1

https://www.lacs-sentinelles.org/
https://www.mercantour-pa...ont-disponibles
https://www.lacs-sentinel...suivi-lacs-2022
https://www.lacs-sentinel...tinelles-vf.pdf
https://actu.fr/occitanie...e_59813501.html


http://www.cotedazur-tour...ntour-Ete01.pdf
https://www.lesechos.fr/p...arkings-1415810


https://www.sciencedirect...048969722015492
https://www.mon-sejour-en...ner/#:~:text=La baignade, tout comme l,à ce genre de perturbations
https://actu.fr/societe/r...e_59879790.html
https://alpinemag.fr/baig...stemes-menaces/
https://www.wedemain.fr/r...ion-prend-leau/
https://fr.p3mountains.org/blog-1
https://www.wedemain.fr/r...ion-prend-leau/
https://www.wedemain.fr/r...ion-prend-leau/
https://reporterre.net/Da...-et-gros-degats
https://mrmondialisation....s-de-montagnes/
https://www.randozone.com...-lacs-montagne/
https://www.leader-pays-s...allon-lauzanier