LE TEMPS D'UN POISSON

Le temps d’un poisson est compté. Pollutions, sur-pêches, braconnages, incivisme écologiques, dérèglements climatiques, acidifications des eaux, les stocks de poissons diminuent. A ce rythme et si nous ne changeons pas nos habitudes confortables, il n’y aura plus de poisson dans les mers et les rivières en 2100. Les plus fragiles sont les plus petits. Une cellule femelle rencontre une cellule mâle pour construire un être vivant selon un programme génétique spécifique à chaque espèce. Nous n’échappons pas à la règle, ni les poissons mais dans quels milieux naturels maintenant ? Les océans s’acidifient, se réchauffent, les polluants sont de plus en plus nombreux avec diverses polytoxicité. La Nature se nécrose, elle dérange le cours de la vie, le bon déroulement des naissances. Quelques minutes après la fécondation dans l’eau, les membranes des œufs de poisson changent. L’œuf s’hydrate, se gonfle puis se protège en durcissant. Tout se passe très rapidement, il faut sauver coûte que coûte la vie qui démarre, qui est très vulnérable dans les premières secondes de la fécondation. Le système n’est pas encore en place, la cellule est chamboulée par le nouvel arrivant : le spermatozoïde et les voies d’échanges avec le milieu extérieur sont encore anarchiques. C’est bien là le danger, car c’est à ce moment que les polluants pénètrent dans l’œuf pour y rester et fragiliser le développement embryonnaire. La membrane de l’œuf se durcit, sélectionne certaines molécules contaminantes qui arrivent encore pendant l’embryogenèse à traverser la barrière cellulaire pour impacter l’embryon. Les effets secondaires sont imprévisibles et peuvent apparaître immédiatement comme beaucoup plus tard à différents stades de vie du poisson.